Pour cette troisième création, la chorégraphe Maud Blandel invite la danseuse Maya Masse à développer une approche de la composition à partir de la série des Divertimenti* de Mozart. De cette recherche est née une réorchestration du Divertimento K. 136 pour un quatuor inédit : trois solistes de l’Ensemble Contrechamps de Genève et un corps dansant.
Quelles sont les caractéristiques divertissantes d’un tel genre musical ? Comment les donner non seulement à entendre mais également à voir ? Qu’est-ce que cette nouvelle organisation dévoile de la fonction divertissante ? A ce travail de traduction (d’une partition musicale vers une écriture chorégraphique) s’ajoutera un second paramètre : celui de la perception du temps.
Ainsi, la pièce explore les questions de vitesse : qu’est-ce que contracter ou dilater le temps ? Physiquement ? Musicalement ? Comment alors faire coexister de multiples vitesses ? Qu’est-ce qu’un tel jeu de (dé)synchronisation produit en terme d’expressivité ? Diverti Menti œuvre à la création d’une polyphonie, un corps musical, affranchi des nécessités narratives, dont les quatre voix s’adonnent à une même activité: se jouer des vitesses, pour déjouer le temps.
* Le divertimento est un genre musical particulièrement populaire dès la seconde moitié du XVIIIe. Ayant davantage de valeur à être entendu qu’à être écouté, il est ioué à l’occasion d’évènements sociaux et mondain.