De tous temps, chaque culture a su inventer ses propres rituels de transe afin de libérer les âmes captives d’une communauté. Qu’importe le régime fictionnel du rituel, il s’agit dans tous les cas d’une traversée: une extase, ou la possibilité d’être hors de soi, lors d’un temps limité.
Pour sa seconde pièce, Maud Blandel choisit d’enquêter sur l’un de ces rituels: le tarentisme. Rite de guérison populaire du sud de l’Italie mêlant christianisme, pratiques magiques et catharsis musicale, il ne témoigne pas seulement des formes conjuratoires mis en place par une société, il rend également compte de tout un pan de l’évolution des rapports de force culturels. D’origine tellurique puis religieuse, le tarentine est aujourd’hui récupéré par une féroce industrie touristico-festive.
Pièce formelle pour 4 danseuses, Lignes de conduite choisit de retracer l’évolution du phénomène de possession afin d’interroger poétiquement ce qu’a produit la spectacularisation de telles pratiques.