« Labourer » veut dire ouvrir la terre, la retourner, ouvrir des sillons avant l’ensemencement.
C’est aussi le labeur, le travail et sa pénibilité.
La personne qui laboure s’engage avec tout son corps dans sa tâche.
Dans ce solo, Madeleine Fournier s’est intéressée au pas de bourrée comme figure archétypale et atemporelle de la danse. À partir de ce pas, elle nous invite à traverser une diversité de danses et à nous laisser porter par leurs « grooves ». Elle s’est aussi emparée de pratiques accomplies par les femmes de tous temps qu’elle laisse surgir de son inconscient : geste quotidien, sexualité, maternité, travail, force de vie…
Dans Labourer les dispositifs sonore et visuel dialoguent avec la danse, comme un jeu à double face qui nous fait basculer d’une sensation à l’autre, d’un sens à l’autre.
Par le jeu des associations. Labourer conjugue formes, matières et interprétations. En résulte un substrat d’une richesse étonnante, qui emprunte à l’imaginaire paysan autant qu’à l’éco-féminisme, où se superposent les couches de significations, pour mieux brouiller la frontière entre la mécanique et l’organique, le naturel et le culturel.