Anne Lise Le Gac et Arthur Chambry au Kunstenfestivaldesarts | DUCTUS MIDI | 16 — 19 mai 2019

Publié le 24 avril 2019

 

Après une étape de travail à la Friche la Belle de Mai dans le cadre du festival Parallèle 9, DUCTUS MIDI d'Anne Lise Le Gac & Arthur Chambry sera crée au coeur de la programmation du Kunstenfestivaldesarts.
Rendez-vous le 16, 17, 18 et 19 et mai au Balsamine Théâtre !
Conception
Anne Lise Le Gac et Arthur Chambry 
Création, performance
Katerina Andreou, Arthur Chambry et Anne Lise Le Gac
Avec la participation de
Christophe Manivet
Création lumière, régie 
Nils Doucet
Regard extérieur
Pauline le boulba
 
« Comment est-ce qu’il pourrait y avoir des lieux si les individus ne se déplaçaient pas ? Sur un terrain aux contours faussement définis, deux marcheurs, Anne Lise Le Gac et Arthur Chambry, entament un voyage sans résolution. Ils ont décidé de se mettre en route, côte à côte, sans se tenir, d’être « EN DUCTUS ». Dans son livre Une brève histoire des lignes, Tim Ingold resitue le DUCTUS ainsi : au Moyen-Âge, ce mot désigne un mode de lecture qui s’établit selon un TRAJET plutôt qu’un PLAN.       
"ls n’interprétaient pas le texte écrit sur la page selon un plan précis, déjà composé et complet en soi, mais le voyaient plutôt comme un trajet jalonné de signaux, de panneaux de direction ou d’étapes qui leur permettaient de s’orienter dans l’espace de la mémoire. "
Le voyage n’a pas de durée déterminée, et le rythme de chacun peut varier indépendamment. Ils croisent deux autres voyageurs, Katerina Andreou et Christophe Manivet.
 
Ils avancent avec leurs outils et des SKILLS, c’est à dire des capacités à FAIRE quelque chose.
Ils voient où ils vont sans pour autant anticiper leur point de chute. Leur chemin ne dessine pas une ligne droite mais une trajectoire tortueuse aux multiples virages. Ce terrain n’est pas très stable, il regorge de reliefs, de trous, de bosses, de flaques, de touffes, de sables mous ou de cailloux pointus. Avoir un SKILL, ça pourrait être la conséquence d’une adaptation à un milieu, comme une façon plus expérimentée de jouer avec une flaque, ou de danser dans des sables mouvants.
 
Entre leurs mains, la matière est molle ; qu’il s’agisse de plastique, de chants, de sucre, de peaux de clémentines ou de danses.
Le mou c’est l’état ENTRE le solide et le liquide. Soumis à de multiples variations, il ne parvient jamais vraiment à se fixer dans un camp. Il va et vient et ce mouvement garantit sa plasticité.
Le thermoplastique, les lignes de sucre dessinées au sol, les gouttes d’eau amplifiées et devenues musiques, les postures qui divaguent en une danse, agissent tout autant comme formes en-devenir. Elles constituent le terreau avec lequel Anne Lise, Arthur, Katerina et Christophe façonnent un écosystème qui échappe à son contenant.
 
DUCTUS MIDI propose un fragment de chemin sur lequel s’agencent des rencontres entre plusieurs voyageurs qu’il est bienvenu de nommer aussi « espèces de compagnie ». Ce terme reprend celui qu’utilise la philosophe Donna Haraway dans son livre Manifeste des espèces de compagnie, chiens, humains et autres partenaires . Il s’agit de reconsidérer les relations de partenaires avec qui on s’aventure à tout moment de notre vie. À partir de la rencontre de ces individus, leur mise en situation nous mènera à une production de gestes bâtards : récits de pratiques, images acoustiques, danses outils, chroniques comestibles, musiques sportives.
 
DUCTUS MIDI agit comme une succession de nœuds entre des fils-trajectoires. Il est l’espace de la mise en commun. Une carte qui parle. Mettre en commun pour se prémunir de la nécessité de comprendre.
Ici, les enjeux de la communication ne se résoudraient pas dans la compréhension de ce que VEUT dire l’autre, mais dans l’expérience d’un morceau de chemin vécu AVEC l’autre. »
 
Ses précédentes créations ont été accueillies par Parallèle : GRAND MAL au Théâtre des Bernardines en 2017 et La Caresse du Coma ft. ANGE 92 Kcal à Montévidéo centre d'art en 2018.